Mes débuts

Matériel

Apprentissage

Réglages

Prototype

 

Au commencement

La saison de snow venait de se finir et j'avais toujours en tête, cette saison où j'ai eu la chance d'aller rider si souvent. Avec parfois une qualité de neige exceptionnelle (dans la station près de chez moi (Le Lioran) c'est assez rare).

Une seule question subsistait, que vais-je faire jusqu'à la prochaine saison ...

Et là un souvenir encré dans ma mémoire ressurgit. Je me rappelais avoir vu dans une émission de M6 une sorte de snowboard sur roulette dont le gars en faisait comme du snow mais sur le bitume. Bien entendu ça se passait aux States (c'était le mountain board, mais je ne l'ai su que plus tard).

A partir de ce moment là, je me suis mis à farfouiller sur le net à la recherche de cet étrange engin à roulettes. A force de farfouiller, je suis tombé sur le forum de riderz dédié aux sports de glisse. J' ai soumis mes interrogations à cette communauté fort sympathique comme quoi je recherchais un engin à roulettes me permettant de retrouver les sensations du snow. Et ils m'ont donné plusieurs modèles qui seraient susceptibles de répondre à mes attentes comme le T-board, le mountainboard, le flowlab et le modèle que j'ai finalement choisi : la freebord

Malheureusement pour moi, ce style de planche n'est pas évident à se procurer. Fabriquée uniquement aux States par une unique entreprise FREEBORD, et importée seulement en Allemagne, ça n'allait pas être facile. D'autant plus que le prix de la planche à 230 euros sans compter les frais de port ne m'enchantaient guère. Mais l'envie était là et ne me quittait pas. Je fréquentais alors régulièrement la section Roulettes alternatives du forum de riderz discutant avec les différents passionnés et dévorant tous les topics que je pouvais trouver sur le sujet. Plus je lisais, discutais et plus je me disais que c'était LA planche indispensable. Après avoir télécharger les vidéos de freeborders, je n'avais plus aucun doute et je me retrouvais avec une certitude : il me fallait cette planche à tout prix.

Et là un matin, j'aperçois un topic "freebord à 49 euros", une forte émotion est montée en moi, j'étais complètement énervé et à la fois paniqué à l'ouverture de ce topic. Un gars nous indiquait que l'on vendait des freebord sur ebay à 49euros. Et avec les frais de port on se retrouvait aux alentours de 70euros. Mais comment n'y avais-je pas pensé avant !!! Aller voir sur ebay mais c'était l'évidence même !

J'y suis aller directement. La personne qui vendait ces planches avait plus de 400 évaluations, toutes positives. J'ai été voir ma banque pour faire le transfert d'argent sur leur compte en allemagne et 5 jours plus tard j'avais ma planche toute neuve. Car c'est en fait à une société allemande à qui j'ai donné mon argent, une société qui a rachetée un énorme stock de freebords. L'histoire de Ma Freebord peut commencer.

 

25 juin 2004

Vendredi 25 juin : C'est le week-end, je rentre chez moi, et je vais voir pour la première fois ma planche. J'étais comme un gosse qui va avoir son nouveau jouet. Une fois rentré, je découvre ma planche bien belle avec divers objets qui l'accompagnent. Ce soir là, c'est le match France-Grèce de l'Euro du portugal. Je remets donc au lendemain mes tentatives avec ma freebord.

Le match commence, j'attend des français qu'ils se reprennent et me montrent enfin leur vrai jeu. Mais après une demi-heure c'est la déception totale, un jeu encore plus pitoyable que ce qu'ils nous ont montré dans les poules. Je plaignais mon Liza, Robert ainsi que Barthez qui se démenaient comme des pauvres diables pour une équipe de France sans motivation. Ma planche m'attendait dans le garage, je décidais alors de la rejoindre pour l'essayer.

J'avais déjà effectué au préalable un petit repérage pour savoir où je pourrais bien faire de ma freebord et une petite route bien goudronnée m'avait paru trés appropriée. Je n'ai pas été déçu le revêtement était assez lisse pour débuter.

Je tenais à vous préciser également que je ne suis pas un habitué des sports à roulettes. Je n'ai aucune autre planche, uniquement des rollers dont je me suis servi pas plus de trois fois ...

Donc pour moi c'était tout nouveau. Je me suis donc élancé sur ma planche. Et j'ai fais comme en skate sur 100 m. Je me suis vite aperçu que les sois-disant roulements abec3 n'étaient pas terribles et notais que l'achat de roulements plus performants sera indispensable.

Je m'élançais de nouveau, avec cette fois l'idée de faire un virage comme en snow. Mais je n'avais pas pensé que pour faire tourner la planche il fallait être uniquement sur les roues du milieux. Cette première tentative était donc un échec. Je me remis donc sur ma planche, et petit à petit (et après plusieurs remontées à pieds) j'arrivais, comme en snow à faire quelques virages, non sans peine, mais le plaisir de la glisse était là. J'en fis jusqu'à la tombée de la nuit puis je suis rentré chez moi.

C'est alors que je m'aperçus qu'une de mes roues centrale couinait et avait de ce fait du mal à revenir dans sa position normale. J'ai donc démonté les axes pour voir comment cela fonctionnait. J'ai mis beaucoup de graisse, remonté le tout, et là c'était bon les roues revenaient parfaitement. J'étais soulagé et pouvais aller dormir en paix pensant déjà au lendemain.

 

26 juin 2004

Samedi 26 juin : C'était samedi, après avoir pensé toute la nuit à faire du freebord, je me réveille tranquillement vers 8h30. Je dois vous dire que me lever un samedi matin à 8h30 sans réveil ça ne m'arrive pas souvent.

Un petit déjeuner, une bonne douche et c'était parti. Je suis revenu au même endroit que la veille. Mais après quelques descentes, je me suis rendu compte que le réglage d'origine de la freebord n'était pas excellente. La différence de hauteur entre les roues centrales et les autres était bien trop importante. Heureusement j'avais des clés pour régler les roues centrales et les descendre. Pour le réglage j'ai mis mes roues centrales au premier cran qui faisait que j'avais une freebord et non pas un longboard. Il faut pouvoir passer, lorsque votre freebord est à terre, votre petit doigt sous les roues extérieures.

Ce réglage me permit d'être plus stable sur ma planche tout en tournant toujours aussi bien ; le mieux que je pouvais tout du moins. Arrivant à enchainer quelques virages, je me décidais à descendre plus bas, histoire de faire une petite promenade. Je tiens à préciser que cette route descend sur plus de 5 km ce qui est fort appréciable.

Durant cette balade, le bitume n'était pas toujours au rendez-vous, des fois très lisse mais le plus souvent assez irrégulier à vous donner des fourmis dans les jambes. Ce fut une bonne expérience où j'ai pu enchaîner les virages. Je regrette cependant qu'à certains moments la pente ne fut pas assez prononcée. Après 3 km de descente, je me suis résolu à remonter. La marche, il n'y a que ça de bon. Tout en remontant, je me suis attardé sur les parties les plus intéressantes à rider.

Et puis ce n'était pas tout ça mais il commençait à faire faim, je me devais de rentrer pour mon estomac qui criait famine.

 

27 juin 2004

Dimanche 27 juin : Le week-end étant terminé, je devais retourner sur Clermont pour le stage que j'y effectue. Arrivé vers 23h30.

Et juste à côté de mon studio il y a une belle descente à faire, assez large, bitume proche de la perfection, bien en pente et éclairée. Celle-là je me la réserve pour plus tard. Vu mon niveau les parking me sont plus adaptés pour l'instant. Surtout que nous sommes fin juin ; les étudiants sont tous partis ou presque : donc pas de voitures pour vous casser les pieds.

Comme pour mes débuts de snow, un virage (le back) passait beaucoup plus aisément que celui effectué dans l'autre sens. Il allait falloir progresser sur ce point. Jusqu'à 1h du mat je me suis fait plaisir à slider sur ce bitume parfait. A la fin, j'étais satisfait. J'arrivais à enchainer à peu près les virages. J'avais bien progressé. Mais maintenant un bon gros dodo me tendait les bras, et le marchand de sable attendait après moi.

 

28 juin 2004

Lundi 28 juin : A partir de lundi, je commençais à prendre le rythme de faire du freebord entre midi et 14h et le soir à 20h. Sur ce rythme effreiné, les progrès ne sont pas faits attendre. Même si il y a maintenant un temps d'acclimatation pour retrouver le niveau atteint lors de la session précédente. Les virages s'enchainent de mieux en mieux. Les sensations de glisse sont au rendez-vous. J'évite assez bien les fautes de care, et quand celles-ci se produisent je sors assez violemment de ma planche, mais sans tomber fort heureusement. Que du bonheur.

 

29 juin 2004

Mardi 29 juin : Une journée encore exceptionnelle, mais entachée d'un triste évènement. Après, une erreur de ma part, je sors littéralement de ma planche, projetée en avant. Et là, comme si le destin s'acharnait sur moi, une voiture était garée dans la trajectoire qu'avait pris ma planche. Elle fonça tout droit sur la jante de la mercedes ; saleté de bourges pouvaient pas rester chez eux. C'est ce jour là que ma planche eut ses premières blessures. Il devait malheureusement y en avoir d'autres.

Revenons plutôt sur mes expériences freebordiennes et laissons de côté, pour un moment tout du moins, les péripéties de ma planche. Ce mardi là a été marqué le ride de la descente à coté de chez moi ; rappelez-vous, celle dont j'ai parlé précédemment, forte pente, bitume parfait et assez large. Vu que je ne suis pas fou, je l'ai tout d'abord descendu à partir de sa moitié, le début étant le plus difficile. La prise de vitesse était plus importante que sur le parking, la descente plus longue et donc plus de virages à effectuer. Je me suis donc évertué à la descendre le mieux possible.

 

juil 2004

Je continuais les jours suivants à vivre au rythme des mes sessions freebordiennes. Les progrès se faisaient petit à petit.

Puis vint le premier 180° ! Un grand moment de bonheur.

Mais avec les progrès accomplis, j'augmentais ma vitesse. Et un jour arriva ce qui devait arriver : ma première faute de cares back. J'ai accompli une jolie roulade arrière ! Les blessures étaient heureusement superficielles. Un petit conseil : ne perdez jamais de vue que ce sont TOUJOURS les roues se trouvant en amont qui doivent touchées la route. Si jamais c'est l'inverse ; c'est la faute de cares.. et toutes ses conséquences.

Après une chute comme celle-ci, une appréhension s'est emparée de moi. A l'époque je n'avais pas compris ce qui m'étais arrivé. Et quand on ne comprend pas, le risque de réitérer cette erreur est encore plus grand. Je ne me suis pas laissé décourager pour autant. Ma passion pour ma freebord était bien trop grande et l'est encore d'ailleurs.

Jour après jour le 180° passe de mieux en mieux. Bien évidemment, comme toujours le back m'est plus facile que le front. Que c'est grisant ces rotations. Au bout d'un moment on a la tête qui tourne dans tous les sens.

Travaillant mes rotations et mes slides sur le parking doté d'un léger dénivelé, je m'attaque également au freeride sur une bonne pente. Améliorant ainsi le passage d'une care à l'autre.

Je ne crois pas encore vous avoir parler des gens qui passent en me regardant, intrigués par ma freebord. Mais quel est cet engin, se demandent-t-ils? Et là je peux vous le dire, je suis fiers de raconter sa petite histoire et comment cette planche du futur fonctionne. La révolution est en marche et je ne suis qu'un de ses humbles représentant durant ses prémices.

Et ainsi se passe tranquilement (ponctué tout de même de quelques petites chutes) le mois de juillet 2004.

 

août 2004

Le mois d'août s'annonçait tout aussi bien que le mois de juillet.

Du fait de ma progression constante, j'en voulais plus, toujours plus.

Je ne pense pas vous l'avoir dit, je suis Regular. Et j'arrivais à passer maintenant le 180° back et front. Il fallait m'attaquer désormais au 180° back et front mais cette fois-ci avec le pieds droit devant. Ca n'allait pas être des plus évident...

J'avais réussi à percer le mystère du 180°. Je comprenais à présent comment il devait être exécuté : mouvement conjugué des bras et des épaules entrainant du même coup mon buste, le mouvement est alors communiqué à mes jambes qui n'ont pas d'autres choix que d'entraîner la rotation de ma freebord. Les jambes partent fléchies pour se redresser et se refléchir à la fin de l'exécution de cette figure.

Maintenant il me fallait appliquer cette belle théorie... Vous connaissez surement ces citations, mais pour mon bon plaisir je vous les redonne :

"La différence entre la théorie et la pratique, c'est qu'en théorie, il n'y a pas de différence entre la théorie et la pratique..."

"La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne… et personne ne sait pourquoi !"

Mais comme je ne me fait pas autant plaisir en théorie qu'en pratique, revenons en à la pratique. Vous l'aurez compris malgré mes belles théories il n'a pas été si facile de passer ces 180° back et front versus Goofy. D'innombrables tantatives ont du avoir lieux. Des ratés, des presque arrivés et des petites chutes étaient mon lot quotidien. Mais à force de persévérance et d'entêtement de ma part j'y suis quand même parvenu.

Parallèlement à ces exercices de style, je m'évertuais également au freeride, toujours sur mon spot préféré : en bas de chez moi. Je n'avais pas encore à l'esprit à cette époque la dangerosité du freebord. Je ridais sans protections. Le destin, le hasard de la vie ou même la volonté de Dieu, appelez le comme vous voulez, a très vite fait de me rappeler à la dure réalité de la vie(et du bitume). Lors d'une petite session de freeride, un petit caillou se trainait en plein milieu de la route. Je suis d'accord avec vous, j'aurais du me méfier, un petit caillou, tout seul, là en plein milieu, c'était louche. Mais bon des fois malheureusement on ne prête pas assez attention à ce genre de détails. L'air innocent, vous lui auriez donné le bon Dieu sans confession(j'aime bien cette expression, je ne sais pas pourquoi elle me fait marer). Mais sous ce masque se cachait des pulsions meurtrières. Pour je ne sais quelles raisons, il décida de s'en prendre à moi. Alors que ma freebord passait à proximité de lui il décida de venir coincer ma première roue centrale. Le résultat ne se fit pas attendre. La sanction fut immédiate et sans pitié aucune. Ma freebord se figea d'un coup, plantée en plein milieu de la route, meurtrie par ce petit caillou. Tandis que moi je faisais un magnifique vol plané. Il y a des fois vous regrettez de ne pas être filmé... Une énorme chute s'en suivit avec à l'arrivée de multiples blessures dont la plus importante à l'épaule. Je conserve encore aujourd'hui une jolie cicatrice. Le lendemain à la même heure j'étais dans un shop m'achetant des protecs. No comment.

Ainsi s'achève ce mois d'août avec quelques petites vacances en espagne.

 

Aujourd'hui

Je continue à faire de ma freebord. Je progresse toujours et j'espère encore progresser énormément.

J'ai rencontré d'autres fans de cette terrible planche et je vous souhaite de pouvoir en rencontrer également. Une autre vision, un style de faire différent vous ouvrira de nouveaux horizons.